La (re)-Création | ||||
Joseph
HAYDN (1732 - 1809) |
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Transcription
pour octuor à vent (1800) de Georg DRUSCHETSKY (1745 - 1819) |
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Revue et complétée par Gildas PUNGIER |
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Ensemble
A Venti & Choeur Mélisme(s) |
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Direction : Gildas PUNGIER |
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La transcription de La Création de Haydn pour
Harmoniemusik par Georg Druschetzky quelques mois après la 1ère
représentation de l'oeuvre majeure de Haydn n'est pas un cas
isolé. La fin du du 18ème siècle a vu ce genre
musical se développer et connaître un engouement incroyable.
Toutes les cours princières de l'empire austro-hongrois entretenaient
un ensemble à vent. Haydn écrira de très nombreuses
Parthias et divertimenti pour sextuor et octuor à vent, profitant
de l'Harmoniemusik présente à Esterhaza. Si bon nombre
d'œuvres originales ont été écrites pour
cette formation, séduisant les plus célèbres compositeurs
de l'époque (Mozart, Beethoven...etc), c'est bien le genre de
la transcription qui constituait la majeure partie du répertoire
de ces formations. Opéras, ballets et symphonies prolongeaient
ainsi leur succès sous les sonorités des instruments à vent
qui offraient alors la possibilité de ré-entendre les
airs les plus connus dans les salles de concerts, mais aussi les salons,
les jardins ou même salle de restaurant. Le succès était
tel que quelques œuvres seront même données en version
transcrite pour harmoniemusik avant même la 1ère représentation à l'Opéra !
Si habituellement dans les transcriptions, les voix sont remplacées par les instruments, il existe de nombreuses œuvres pour vents et voix à cette époque. Léopold Mozart en déplacement à Salzbourg aura l'occasion d'entendre la messe « pour les hautbois » comme il la dénommait,(Missa Sancti Hieronymi) écrite pour vents seuls, solistes et chœur , de Michaël Haydn. Il s'empressera d'écrire à son fils Wolfgang afin de lui exprimer l'incroyable découverte de cet équilibre sonore où les voix se mêlaient merveilleusement aux instruments à vent. De nombreux compositeurs, dont Georg Druschetzky, écriront pour vents et chœur. Malheureusement, ces œuvres, méconnues, sont souvent perdues ou incomplètes Druschetzky, compositeur talentueux, transcripteur reconnu et très prisé, (on lui doit également entre autres Les Saisons de Haydn, mais aussi le septuor op 20 et la sonate pathétique de Beethoven), membre de diverses Harmoniemusiks, transcrira également pour cette formation inhabituelle. Ainsi, outre sa transcription du « Gott Erhälte den Kaiser » de Haydn pour sextuor à vent et choeur, puis Octuor à vent et choeur, il transcrira le Misere de Kirnberger pour harmoniemusik et choeur. Des 5 transcriptions existantes pour ensemble à vent de La Création, celle de Druschetzky est la plus complète. Les différentes copies manuscrites conservées dans plusieurs villes d'Europe montrent l'intérêt que portaient les Harmoniemusiks en fonction, pour le travail de Druschetzky. En 1802, pour les festivités organisés à Pressburg par le Prince Esterhazy en l'honneur de Marie-Thérèse et des 10 ans du couronnement de Franz II, Haydn est invité à diriger La Création...Les autres concerts seront assurés par l'Harmoniemusik du Prince. L'ensemble A Venti et Mélisme(s) invitent à renouer avec ce genre si prisé à la fin du 18ème siècle, et proposent de prolonger cette tradition de transcription et d'arrangement. Cette version inédite de La Création réintègre les parties vocales (Solistes et choeur) et complète les passages non-transcrits par Druschetzky. Tout en marquant la permanence de l'interrogation mystique, elle franchit avec audace les limites du baroque et nous propose une Re-Création de l'oeuvre où les voix de Mélisme(s) viennent, dans un nouveau souffle, s'associer au chant des vents d'A Venti. |
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